Ma première compétition : Marie Marchand-Arvier

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Née le 8 avril 1985 à Laxou en Meurthe-et-Moselle (54), Marie Marchand-Avrier est une skieuse alpine française de référence, spécialiste des épreuves de vitesse (descente et super G). Elle s’est entraînée durant 15 années au club des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) avant de rejoindre celui de Méribel pour notamment se rapprocher de son époux Vincent Jay. Elle est également maman de deux enfants : une petite fille de 5 ans et un garçon de 3 ans. 

Elle affiche un palmarès dont elle n’a pas à rougir, à seulement 18 ans, elle est sélectionnée en équipe nationale pour les championnats du monde junior (2003). Elle enchaîne ensuite plusieurs places sur le podium que ce soit aux championnats du monde ou coupe du monde. Elle est aussi médaillée d’argent à Val d’Isère en super G en 2009 derrière l’Américaine Lindsey Vonn qui la devance de peu. Avant d’afficher de tels résultats, elle a fait ses premiers pas en compétition dans les Vosges. C’est avec le sourire qu’elle a accepté de nous raconter ses débuts. 

Travelski : Quels souvenirs avez-vous de votre première compétition ? 

Marie Marchand-Arvier (M.M-A.) : Elle s’est passée dans les Vosges. J’habitais à Nancy, nous allions très souvent skier dans ce massif avec mes parents et mes frères. J’avais à peine 5 ans et je faisais des courses avec les biberons. Mon seul souvenir, c’est que j’avais comme objectif de faire mieux que les garçons ! J’aimais le fait d’aller titiller leurs chronos, parfois j’arrivais à les battre, j’étais alors très fière !

C’est ce qui m’a poussé vers l’avant une grosse partie de mon enfance. J’étais aussi tirée vers le haut par mes grands-frères. Je sais que j’adorais la compétition, c’était quelque chose qui m’a motivé de 5 ans jusqu’à 30 ans. 

Travelski : Quelle est la course la plus importante de votre enfance ? 

M.M-A. : Pour moi la plus importante quand j’étais petite, c’était l’étoile d’or, je devais avoir 6 ans. Cela devait être à Val d’Isère, avec des conditions de temps pas évidentes. C’était une super expérience et le début dans la cour des grands ! J’avais adoré l’ambiance, et cette course a forgé mon esprit de compétition.

J’étais une enfant qui n’aimait pas perdre, donc je pense que je faisais tout pour aller le plus vite possible afin de gagner. J’aimais le fait d’aller chercher la performance ! 

Travelski : Quand a eu lieu votre première compétition internationale ? 

M.M-A. : C’était la Scara, à Val d’Isère, c’est une course qui se fait entre 14 et 16 ans. A l’époque, le vainqueur de cette compétition gagnait son poids en bonbons ou en chocolat. Pour un ado, c’est une super motivation !

Je n’ai jamais eu la chance de gagner, mais c’est un très bon souvenir. Quand un copain gagnait, nous lui remplissions les poches de plombs pour qu’il soit plus lourd et ensuite nous partagions son butin. Je n ‘avais pas la pression puisque nous étions en France. 

Travelski : Qu’avez-vous ressentie lors de votre première participation aux Jeux olympiques ? 

M.M-A. : J’ai eu la chance de pouvoir participer à trois éditions, Turin, Vancouver, Sotchi, c’étaient des expériences très différentes.

Chaque édition, correspondait à des périodes de ma vie et de ma carrière. J’ai découvert mes premiers Jeux Olympiques à Turin, c’était un rêve devenu réalité.

Quand j’ai su que j’allais participer aux jeux, j’étais sur un petit nuage ! Je ne m’y attendais pas forcément et j’ai eu la chance d’être sélectionnée. Je l’avais mérité, mais c’était un beau cadeau ! J’ai vécu la magie des jeux pendant toute la période où j’y étais, j’ai profité de chaque instant. Je découvrais, je n’avais pas du tout de pression, j’ai d’ailleurs réalisé les meilleurs résultats de ma saison.   

Travelski : Etiez-vous impressionnée ? 

M.M-A. : L’énormité de l’événement était impressionnante ! Il y a des médias et des infrastructures en plus, tout est décuplé. La première fois, c’était très fort. En plus, j’étais dans la même chambre que Carole Montillet et j’ai vécu la médaille d’Antoine Deneriaz. C’était un excellent moment, j’en garde un très bon souvenir ! 

Travelski : Vous souvenez-vous de ce que l’entraîneur vous a dit avant de vous lancer dans le slalom ? 

M.M-A. : Pas du tout ! Les entraîneurs nous demandent juste de profiter de chaque instant et surtout de rester concentrée. C’est la routine, ils ne disent pas des choses différentes selon la compétition.

Nous sommes surtout focalisés sur ce que nous devons faire. Cependant, j’ai toujours eu confiance en mes entraineurs, j’ai réussi à tirer le meilleur d’eux à chaque fois, même quand j’étais petite. 

Travelski : Comment avez-vous vécu les Jeux olympiques suivants ? 

M.M-A. : Mes deuxièmes Jeux olympiques étaient à Vancouver. J’étais partie pour aller chercher une médaille et je l’ai ratée de peu. Mais ce n’est pas un épisode douloureux. J’avais joué et donné ce que j’avais pu. En-tout-cas, c’était une bonne expérience de jeux. Ceux de Sotchi, étaient beaucoup plus poignants, puisque je traversais une période de doutes sportifs. Pour moi, ces jeux ont été terribles sur le plan humain comme sportif. 

Travelski : Dans toute votre carrière, quel est votre meilleur souvenir de compétition ? 

M.M-A. : J’ai participé à des courses à domicile, en France, à Val d’Isère en 2009. J’ai eu la chance de remporter une médaille, c’était magique ! Il y avait toute ma famille qui était là, j’ai donc pu partager cela avec eux. C’est vraiment le meilleur moment de ma carrière.

J’ai eu l’occasion de faire plusieurs podiums et à chaque fois, c’est très intense. C’est un moment fascinant dans le sport où toutes les difficultés passées sont oubliées. Cela nous rebooste comme jamais, c’est grisant. C’est ce qui me motivait le plus. Ce sont des sensations uniques, car dans le sport pour une réussite, il y a 100 échecs. J’ai arrêté le ski il y a un an et pour l’instant, je n’ai pas trouvé autre chose me permettant de vivre des émotions comme celles-là. 

Après avoir quitté les pistes en 2015, elle a aujourd’hui de multiples casquettes : 

  • responsable de la communication au sein du Comité d’organisation de CourchevelMéribel 2023, stations dans lesquelles auront lieu les prochains championnats du monde de ski alpin ; 
  • consultante ski pour Eurosport. 
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