Une journée avec… un conducteur de dameuse

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Indispensables au bon fonctionnement du domaine skiable, les conducteurs de dameuses travaillent la nuit pour permettre aux skieurs de dévaler les pistes dès leur ouverture ! Travelski a suivi Christian, conducteur à La Plagne depuis 11 ans, dans sa tournée nocturne. 

17 h : Le briefing des équipes 

C’est à 17 h que la première équipe en charge du damage arrive pour débuter sa journée de travail. Ils sont 43 conducteurs au total, répartis par secteur sur l’ensemble du domaine skiable de La Plagne. C’est le chef de secteur qui donne les consignes et répartit le travail entre les différents membres de son équipe.

« En réalité, on connaît déjà notre parcours, explique Christian, conducteur de dameuse depuis plus de 11 ans. Le chef de secteur nous donne surtout des directives par rapport à ce que le service des pistes aura pu signaler sur le domaine ». Grosses chutes de neige, bosses, ou au contraire pistes trop peu enneigées…  

Tout au long de la journée, les pisteurs, les nivoculteurs et le service de remontées mécaniques décrivent les difficultés qu’ils ont pu rencontrer pour permettre aux dameurs de mieux gérer le domaine.

A l’inverse, les conducteurs se doivent de signaler toute anomalie sur les pistes afin que leurs collègues puissent la prendre en compte (besoin de neige de culture, mise en place d’une signalisation particulière sur les pistes, etc.). C’est un vrai travail d’équipe entre les différents services ! 

Côté damage, les conducteurs se doivent de passer tous les jours sur l’ensemble des pistes pour les débutants (jardin des neiges, pistes vertes et pistes bleues). Concernant les pistes rouges et les pistes noires, une rotation est organisée.

« Il y a une grosse demande aujourd’hui de la part des skieurs pour avoir des pistes « en bosses », explique Jacky, responsable de l’un des secteurs de damage. Cela crée une sorte de hors-piste sécurisé qui génère des sensations différentes que sur une piste classique ».

Pour les pistes les plus raides, les conducteurs disposent d’une dameuse spécifique, équipée d’un treuil. « Il faut avoir un peu d’expérience pour conduire une telle machine, précise Jacky. Elle est plus complexe qu’une dameuse classique et nécessite une vigilance accrue de la part de son chauffeur ». 

Une image contenant extérieur, nuit, futur

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17 h 30 : Début de la tournée nocturne 

Une fois les dernières consignes données, les conducteurs se dirigent vers le garage, où sont entreposées les différentes dameuses du secteur. « Il y a 28 machines sur tout le domaine de La Plagne, détaille Jacky. Toutes ne sont pas de sortie tous les soirs, notamment s’il y a eu des soucis mécaniques le soir précédent ».

Dans ce cas-là, c’est le responsable mécanicien qui prend en charge les réparations avec son équipe. « Les chauffeurs savent vérifier le bon fonctionnement de leur dameuse et identifier les problèmes mécaniques qui peuvent survenir, explique Jacky. 

En revanche, c’est l’équipe des techniciens qui est appelée sur les pistes en cas de panne ». Lorsque le problème est mineur, les conducteurs sont tenus de rédiger une « fiche de travail », pour permettre aux mécaniciens de dépanner le véhicule dans la journée. 

Durant toute la durée de leur tournée, les conducteurs sont reliés entre eux par radio. « Cela nous permet de signaler d’éventuels problèmes sur les pistes et de donner notre position au chef de secteur », explique Christian.  

La vitesse moyenne d’une dameuse est de 15 à 20km/h. « Et encore moins si on roule sur une portion de route qui n’est pas enneigée. Les pierres, le goudron et la terre abîment les chenilles de la machine, il faut donc faire attention ».

La conduite elle-même est prudente sur les pistes. « On est formé à l’éco-conduite, précise Christian. Il s’agit de préserver au maximum la dameuse, d’éviter d’utiliser trop de carburant et de rester attentif à son environnement ». 

Tout en conduisant, Christian détaille les différentes étapes de son travail : « L’objectif est de rendre la piste blanche et homogène. Cela assure la sécurité des skieurs et rend les pistes plus agréables lorsqu’on les descend ». Ainsi, au début de la saison, le principal travail des dameurs est de créer une couche de neige la plus compacte possible sur l’ensemble du domaine skiable. 

« La dameuse ne travaille que sur 5 à 7 cm de profondeur du manteau neigeux. Au fur et à mesure de la saison, notre objectif évolue : on passe de la création d’une couche de neige à l’entretien de sa surface. On répartit la neige en fonction des besoins, on « fraise » pour harmoniser la piste, etc. » Ce travail d’entretien dure tant que le domaine skiable est ouvert. 

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1 h : Fin de la tournée… Une nouvelle équipe prendra le relais à 2h ! 

Les conducteurs de dameuse reviennent au garage vers 1 h du matin, après avoir réalisé l’ensemble de leur parcours. Ils auront réalisé les ¾ du travail d’un dameur :

  • fraisage des pistes,
  • enneigement,
  • etc.

A partir de 2 h du matin et jusqu’à l’ouverture du domaine skiable à 9 h, une seconde équipe, plus réduite, sera chargée de terminer le damage des pistes principales. « Pour cette seconde équipe, il s’agit surtout de damer les pistes débutants, d’étaler la neige de culture sur l’ensemble de la piste voire éventuellement de repasser sur les pistes principales lorsque de grosses chutes de neige sont survenues dans la nuit », explique Christian.

Avant de rentrer chez eux, les conducteurs font le tour de leur véhicule pour s’assurer qu’il n’y a pas eu de problème au cours de leur tournée. Ils peuvent aussi laisser un message aux équipes de pisteurs pour leur signaler des difficultés particulières sur les pistes. 

Reportage sur le métier de dameur

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