Conscientes de la fragilité de l’écosystème en montagne, de nombreuses stations françaises s’efforcent depuis plusieurs années de réduire leur impact environnemental en mettant en place des projets à long terme afin de préserver la richesse naturelle qu’elles abritent.
En 2011, l’association Mountain Riders et plus de 70 structures expertes du tourisme et du développement durable ont créé le label Flocon Vert qui liste des critères d’éligibilité sur les questions environnementales, sociétales et réglementaires. Le Flocon Vert valorise les destinations touristiques ayant une politique ambitieuse de développement durable.
Choisir une station Flocon Vert pour vos vacances, c’est soutenir un tourisme durable ! Parmi les labellisé on y trouve les stations de Val Cenis, Valloire, Les Arcs, Val d’Isère ou encore Tignes.
Rénovation des infrastructures
Pour pallier la construction de nouveaux bâtiments en montagne et soulever la question de l’écologie, certaines stations d’altitude ont fait le choix économique et écologique de rénover leurs bâtiments énergivores notamment au niveau de l’isolation thermique et ainsi redonner un vent de fraicheur à des bâtiments pouvant dater des années 70 !
Les nouvelles constructions en station sont elles aussi pensées dans le respect de l’environnement, notamment en respectant une charte bien précise de la certification HQE (haute qualité environnementale) qui traduit d’un équilibre entre le respect de l’environnement, la qualité de vie et la performance économique. Le village du Club Med à Valmorel et l’hôtel Four Seasons à Megève bâti récemment ont reçu la certification HQE.
Serre-Chevalier est la première station française à avoir reçu le prix de l’efficacité énergétique décerné par l’Union européenne en octobre 2022 et a décroché en 2018 la certification Green Globe, un label international du tourisme durable. Elle s’est notamment équipée de deux éoliennes en haut des pistes, de panneaux solaires sur ses gares de télésièges et de turbines hydroélectriques sur son réseau de neige de culture.
Les remontées mécaniques sont également au cœur du sujet de l’écologie, car ces infrastructures consomment beaucoup d’énergie et cela coûte très cher de les rénover. C’est pour cela que des solutions ont été mises en place par les stations de ski, par exemple la rénovation des remontées mécaniques énergivores pour des remontées de nouvelle génération moins consommatrices par exemple, les remontées mécaniques aux Ménuires sont alimentées par hydroélectricité ou encore la diminution de la vitesse des remontées pour réduire la consommation électrique.
D’autres mesures sont en place pour développer de façon plus écologique les infrastructures en montagne. La station de ski de La Plagne a rajeuni son système de chauffage en passant du fioul à une chaufferie biomasse qui se sert de bois de récupération pour approvisionner en chauffage les bâtiments de la station.
La station de Megève a installé des panneaux solaires thermiques qui produisent de l’eau chaude utilisée pour alimenter le palais des sports. 24% de l’énergie consommée à Megève est produite directement sur place.
Les transports
Le transport est l’un des facteurs les plus émetteurs de pollution en montagne, pour cela des projets solides ont été réalisés sur les domaines skiables français afin de réduire l’utilisation des énergies fossiles.
De nombreuses stations de ski souhaitent réduire la circulation sur leur territoire surtout en période de forte influence par la mise en place de navette inter-station souvent électrique. Certaines remettent en service les petites gares de village pour dégorger les grosses gares hivernales comme Bourg-Saint-Maurice ou Moutiers, car il y a très peu d’accès à certains massifs ce qui crée beaucoup de voitures dans les villages d’altitude.
La station de Flaine quant à elle à décider de mettre à disposition des moniteurs de ski une voiture et ainsi développer le covoiturage et la réduction du trafic.
Le domaine des Arcs s’engage également à s’équiper d’une flotte de véhicule électrique pour les déplacements professionnels de ses équipes.
La stations de ski des Orres dans les Alpes du Sud, est une station sans voiture car des parkings et des navettes intra-stations sont à disposition, elle dispose d’un bus hybride qui permet une réduction significative des émissions de CO2.
La station de Val Cenis est la première station française à entretenir son domaine skiable grâce à une dameuse 100% électrique depuis 2022 et ainsi réduire son énergie fossile.
Les déchets
Un baume à lèvre qui tombe de la poche en skiant, un mégot jeté sous un télésiège, un mouchoir ou un emballage de pique-nique dissipé dans les sapins, en montagne les déchets sauvages s’accumulent et le résultat est doutant plus visible au moment de la fonte des neiges. Cependant, les touristes ne sont pas les seuls remis en cause, on remarque également des jalons de piste laissés sur les domaines et d’autres déchets provenant des hébergeurs, restaurateurs et exploitants des stations. C’est pour cela que de nombreuses stations mettent en place à la fin de la saison d’hiver des journées de ramassage des déchets.
L’association Mountain Riders qui lutte contre la pollution en montagne estime qu’il y a 70 tonnes de déchet en montagne chaque année.
D’autres solutions sont mises en place par les stations pour diminuer les déchets comme la mise à disposition des skieurs de mégots de poche comme la station des Orres car rappelons-le un 1 mégot jeté par terre, c’est 500 litres d’eau et 1 m3 de neige polluée ! Également, la multiplication de déchetteries, des points de collectes et des poubelles de tri. Du côté des exploitants il y a la récupération des huiles moteurs, des chiffons, des piles et autres déchets réutilisables.
Conscient du grand nombre de bouteilles plastiques consommées sur le domaine des Arcs, la station a décidé de mettre en place une eau du robinet de très bonne qualité captée dans l’environnement proche de la station, des thermos en métal ainsi que des fontaines à eau sont installées sur le domaine skiable.
En 2014, Val Cenis a installé la première station de traitement des eaux usées par phyto-épurassions. Elle permet de traiter naturellement les eaux usées. Elle fonctionne avec des plantes d’altitude, sur le même principe qu’une zone humide. Ce système est également utilisé dans les refuges d’altitude en raison de sa forte capacité d’autonomie même dans les conditions d’une forte pression touristique.
Protection de la faune et la flore
La protection de la faune et la flore fait également parti des sujets de discussion sur la préservation de nos belles montagnes !
On y trouve de nombreuses campagnes de sensibilisation sur l’environnement et ses ressources naturelles qui l’entourent, notamment sur les enjeux de la préservation de cet environnement, par exemple le domaine des Arcs est en partenariat avec le Parc national de la Vanoise afin de créer des événements de sensibilisation tout au long de l’année.
Il est également important de mettre en avant les produits locaux en soutenant l’agriculture locale. De nombreux magasins en station proposent des produits venant des pâturages d’altitude et ainsi mettre en avant le savoir-faire local.
La station de ski des Menuires est consciente des enjeux auxquels elle est confrontée chaque saison et pour cela depuis de nombreuses années, elle s’engage en faveur de l’environnement. Des corridors écologiques sont présents sur le domaine skiable pour permettre le passage des espèces animales.